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Yvelines. Nicolas Kizilian photographie le ciel profond depuis Auffargis

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Nicolas Kizilian réalise depuis son jardin à Auffargis des photographies de l'espace.

Nicolas Kizilian réalise depuis son jardin à Auffargis des photographies de l’espace.

En pleine nuit, là où la plupart d’entre nous ne reconnaissons que les étoiles et la lune, Nicolas Kizilian voit plus loin. Depuis son jardin d‘Auffargis, dans le Sud-Yvelines, il photographie des objets du ciel profond et en particulier des nébuleuses et des galaxies.

Je veux que mes photos  suscitent l’émerveillement. »

Ses clichés laissent apparaître ce que l’œil nu ne peut déceler : des amas de matières de toutes les formes et de toutes les couleurs. « Ces photos ont deux intérêts, un scientifique et un artistique. Et j’aime de plus en plus ce dernier. Je veux que mes photos parlent aux gens. Il faut qu’elles soient belles. Je veux qu’elles éveillent la curiosité et suscitent l’émerveillemennt. »

Pari réussi à en juger par ses photos où explosent les couleurs sur un fond sombre, parsemé de petits points blancs.

Cinq à dix clichés par an

Sans en avoir fait son métier – il a opté pour un travail dans l’informatique, son autre passion – Nicolas Kizilian consacre presque tout son temps libre à cette activité. Et cela depuis presque trente ans.

« À 12 ans, j’ai reçu ma première lunette. Je l’ai toujours d’ailleurs. Depuis, je n’ai jamais cessé de regarder le ciel », raconte-t-il.

Dans les années 1990, il se lance dans l’astrophotographie. Une activité qu’il devra délaisser lorsqu’il quittera la campagne pour la ville.

En 2011, il revient à Auffargis, le village de son enfance. Après une mise à niveau avec l’équipement numérique, il installe lunette astronomique et appareil-photo dans son jardin.

« Dès qu’il fait beau, que le ciel est dégagé, je sors mon matériel. Les meilleures années, cela correspond à 50 nuits, pour cinq à dix clichés », a-t-il compté.

Gare à la pollution lumineuse

Mais à 40 km de Paris, la pollution lumineuse se fait de plus en plus sentir. « Elle gagne d’année en année. Quand j’étais petit, l’été, je voyais beaucoup mieux la Voie Lactée qu’aujourd’hui. Pour la photo, des filtres permettent de couper les raies d’émission des lampadaires. À Auffargis, l’éclairage public est heureusement éteint entre minuit et 5 heures du matin. »

Du matériel installé dans les montagnes chiliennes

Pour pallier toutes ces nuits sans possibilité de prendre le moindre cliché, Nicolas Kizilian et plusieurs amis passionnés ont installé du matériel en Provence, en Espagne et tout dernièrement au Chili, à 12 000 km d’Auffargis. « C’est le meilleur endroit pour faire de l’astronomie. C’est sec et il fait toujours beau. Là-bas, il y a 300 nuits exploitables par an. En plus, comme c’est dans l’hémisphère Sud, nous ne voyons pas les mêmes étoiles, ni les mêmes nébuleuses ou galaxies », raconte-t-il très enthousiaste.

Tout est piloté en direct depuis la France via Internet. À tout moment, Nicolas Kizilian peut voir, depuis son téléphone portable ou son ordinateur, le matériel et la vue depuis le petit observatoire. Il préfère attendre que ses deux filles soient un peu plus grandes pour les emmener à l’autre bout du monde, voir le ciel d’encore plus près.

Aujourd’hui, cette passion, Nicolas veut la faire partager au plus grand nombre. Sur son site Internet (www.astropixels.fr), il distille photos et articles. « Je préviens tout de suite, ça coûte cher et ça ne rapporte rien, lance-t-il dans un grand sourire. Aujourd’hui, grâce au numérique on peut commencer par un appareil-photo assez basique et une petite monture. Comptez autour de 300 à 500 euros. Mais bien sûr, cela peut coûter beaucoup plus cher, c’est même illimité. »

Le Fargussien fait partie de la petite poignée d’astrophotographes français amateurs reconnus pour leurs clichés. Il a notamment été invité pour parler de son travail lors d’une conférence en Autriche. Et pourtant, il ne vend aucun de ceux qui sont publiés dans Ciel et Espace, Astrophotography Magazine, ou sur les sites Internet et revues étrangères. « C’est comme ça », explique-t-il simplement.

La satisfaction est ailleurs. « Réaliser que les photons ont voyagé pendant des dizaines, des centaines, des milliers et même des millions d’années pour finir leur course sur le capteur de sa caméra est une sensation incroyable », confie Nicolas Kizilian. 

 

 

https ://www.astropixels.fr


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