
Gérard Larcher inaugurait les locaux « decentralisés » du conseil départemental des Yvelines à Rambouillet. (©Toutes Les Nouvelles)
« Nous sénateurs, nous voulons écouter les maires qui nous font remonter les choses… Ils doivent être les facilitateurs ».
C’est la méthode que prône Gérard Larcher pour sortir de la crise. « Au Sénat, nous débattrons ensuite des possibilités constitutionnelles », a déclaré le président du Sénat à Rambouillet en présence de l’équipe des sénateurs et sénatrices des Yvelines à Rambouillet (Yvelines).
Pour les sénateurs comme Michel Laugier, le Sénat avait avancé les propositions comme la désindexation des retraites et la prise en compte du pouvoir d’achat dans la fiscalité… « Mais toutes nos propositions avaient été bloquées par la majorité… Jusqu’à la semaine dernière. Aujourd’hui, on est en train de les sauver ! »
L’Etat ressenti comme gabelou
Gérard Larcher a prôné un retour à la décentralisation, de revenir à la place de la démocratie représentative, à plus « d’horizontalité ».
Pour le président du Sénat, l’une des solutions est de renouer avec « les élus locaux qui permettront au président de se raccrocher aux citoyens ».
« Car, ce qu’on a entendu, c’est un cri de révolte fiscale, d’un Etat d’abord ressenti comme Gabelou. C’est le besoin d’un Etat qui nous écoute et redouble d’écoute ! »
« Je reçois des centaines de mails »
Le président du Sénat a fait état des centaines de courriers et mails reçus : « La demande est d’abord : on était prêts à faire des efforts mais à quoi servent nos efforts ? Sont-ils équitablement répartis ? »
» L’affaire des carburants a été une vision très urbaine de la transition écologique… »
La France d’à côté mis en exergue dans le rapport Larcher dès 2015
Gérard Larcher confie avoir ressenti ce climat dès 2015, « quand j’ai établi un rapport pour le président François Hollande sur cette France d’à côté qui se sent oubliée… ». Il a vu le désarroi des maires d’abord qui auraient pu sortir leurs « gilets tricolores ».
Sophie Primas confirme que ce sentiment est aussi très perceptible dans notre région : « Ce sentiment d’abandon s’est accéléré avec le gouvernement d’Emmanuel Macron, le vocabulaire de la start-up nation. Nos villages ne sont même pas sur les cartes du Grand Paris ».
« Les maires pas des porteurs mais des relais »
Désormais, Gérard Larcher veut selon son expression : « amener les gens des ronds-points aux tables rondes ».
Le président de la République a annoncé un grand débat via la commission du débat public. « Il devra se faire au plus près des territoires. Il devra dans les Yvelines s’appuyer sur les 262 maires; pas seulement sur un groupe d’élu. Mais l’idée d’un grand débat ne doit pas être l’occasion de botter en touche ».
« Les maires de ce pays ne se déroberont pas. Mais ils ne pourront pas porter en lieu et place les responsabilités qui incombent à l’Etat et à la majorité parlementaire… Ils ne seront pas les porteurs mais les relais », insiste Gérard Larcher à Rambouillet.
Autrement, le risque et que déçus les gens « retournent sur les ronds-points ».