
Le magnétiseur a été jugé mardi 12 février 2019 devant le tribunal de Lisieux (Calvados). (©Le Pays d’Auge)
Un magnétiseur de Trouville-sur-mer (Calvados) a comparu pour agression sexuelle mardi 12 février 2019. Le tribunal de Lisieux a estimé que les preuves d’attouchements dont cet homme de 87 ans était soupçonné étaient insuffisantes.
En 2013, Nathalie (*) rencontre des difficultés psychologiques et se rend chez un magnétiseur. La première séance se passe normalement et lui paraît « bénéfique ».
Une rencontre dans un mobil-home
La jeune femme de 23 ans reprend donc contact avec lui pour une nouvelle rencontre, à Villers-Saint-Paul (Oise), dans un mobil-home appartenant à la fille de l’octogénaire.
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Venue témoigner, Nathalie est incapable de retenir des sanglots lorsque le président l’invite à relater les faits. Elle retarde le plus longtemps possible le moment où elle doit expliquer implicitement comment l’homme en serait venu à lui caresser la région pubienne.
Il lui retire son soutien-gorge
Seule son avocate abordera la situation d’une manière plus précise. Selon la plaignante, le magnétiseur lui aurait demandé de se déshabiller, en conservant toutefois ses sous-vêtements, et de s’allonger sur le ventre.
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Peu après, il l’avait fait mettre sur le dos et lui avait retiré son soutien-gorge. Ensuite, selon elle, il aurait caressé son flanc, sa poitrine et son entre-jambe en demandant de n’en parler à personne.
« Mon truc, c’est d’effleurer la peau »
L’octogénaire n’a pas quitté Nathalie du regard pendant l’évocation des faits. Celui qui s’est découvert ses dons de magnétiseur en 1987 – il avait 55 ans – explique qu’il existe plusieurs « façons » d’agir.
« Par-dessus les vêtements ou par-dessous. Moi, mon truc c’est d’effleurer la peau »,
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Puis, joignant le geste à la parole, il passe avec délicatesse sa main à plat sur la barre qui lui fait face. « J’ai effleuré comme ça. Depuis la colonne vertébrale jusqu’aux reins, puis des cuisses jusqu’aux pieds. » Le président insiste :
« Vous n’avez pas touché les fesses en allant de la colonne vertébrale aux jambes ? ».
L’intéressé l’assure : « Je suis passé du niveau du short au-dessus des genoux. »
« On se découvre pas prédateur sexuel à 81 ans… »
L’avocate du prévenu rappelle que son client compte une trentaine de personnes dans sa clientèle et n’a jamais rencontré de tels problèmes : « On se découvre pas prédateur sexuel à 81 ans… »
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Le tribunal a relaxé l’octogénaire, considérant qu’il existait trop peu d’éléments de preuve pour accréditer les accusations portées contre lui.