Un élan de solidarité s’est noué autour d’un jeune étudiant africain à Lille (Nord). (©Illustration/Pixabay)
Désireux de rester anonyme, ce jeune Ivoirien au parcours exemplaire a intégré à la rentrée une prestigieuse école du Nord. Suite au décès de son père, il se retrouve dans l’incapacité de payer ses études et risque l’expulsion. Delphine Loyen, étudiante lilloise, a lancé une cagnotte en ligne pour lui venir en aide.
Une histoire tragique
Arrivé d’Abidjan à la fin du mois d’août pour entamer un master 1, ce jeune homme, major de sa promo en licence de marketing en Côte d’Ivoire, perd subitement son père. Sa situation familiale et les règles en vigueur en côte d’Ivoire ne permettent ni à lui, ni à sa mère de toucher l’héritage du défunt. Les héritiers légaux ont coupé les ponts après avoir touché l’argent du père de cet étudiant.
Engagé à la Croix Rouge ainsi qu’au sein de l’association d’AlterAction, il leur annonce le 5 novembre avoir « un mois pour quitter le pays ».
Delphine raconte :
Il est pas venu pour nous demander de l’aide mais pour nous dire qu’il allait devoir quitter notre équipe. […] On a entendu ça, on s’est dit : mais c’est pas possible, on doit pouvoir faire quelque chose »
Une situation sans issue
« J’ai appelé plusieurs banque pour savoir si on pouvait faire un prêt, si je pouvais me porter garante pour lui : impossible », explique Delphine. Son école lui a proposé de lui garder une place pour l’année prochaine, le temps de trouver une solution, mais « C’est impossible d’avoir un deuxième visa étudiant en Côte d’Ivoire » se désole la bonne samaritaine. Quant aux bourses, elles sont réservées aux étudiants français.
Les étudiants se mobilisent
Face aux difficultés et à l’urgence, les étudiants solidaires de leur camarade en sont arrivé à cette conclusion : « Le seul moyen d’avoir de l’argent, c’est de monter une cagnotte Leetchi ». Ce qu’ils firent, à trois semaines du départ contraint de leur collègue avec un objectif : récolter les 6 750 euros nécessaires pour payer son premier semestre.
Delphine est fière de cette initiative ayant rencontré un fort succès dès le commencement :
En à peine 6 heures, on avait déjà récolté 1 000 euros […] J’ai eu des messages de parents qui disaient être de tout cœur avec ce garçon. »
Une première bataille remportée
L’existence de cette cagnotte est remonté jusqu’aux oreilles du directeur de l’école qui a accordé au jeune homme un sursis, l’autorisant à revenir en cours après une semaine d’absence et lui restituant un statut étudiant le protégeant de l’expulsion imminente. La campagne de financement est toujours en cours, près de 70 % de la somme nécessaire pour payer ce premier semestre a déjà été amassée.
Pour payer son deuxième semestre, le jeune ivoirien cherche actuellement un travail et continue de démarcher les banques pour un prêt.
Richard Monteil
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