
Une idée des travaux colossaux lancés à Rugles (©Le Réveil Normand)
L’usine de Rugles est spécialiste dans le laminage de la tôle, des feuillards de zirconium et la fabrication de produits plats pour l’assemblage nucléaire. Pour fabriquer ces produits indispensables à l‘industrie nucléaire, l’usine avait besoin d’un nouveau laminoir. Ce sont les feuillards qui vont tenir le combustible avant que celui-ci ne rentre dans le réacteur.
« Les produits de Rugles sont dans un réacteur sur deux dans le monde ».
Si au cours de l’année 2014, l’avenir était incertain car l’entreprise avait accusé une grande baisse de production, (la production était passée de 750 à 600 tonnes), et mis en place un plan de départ volontaire, tout cela est oublié.
Une nécessité
Les jours sombres sont aujourd’hui terminés pour Framatome. La reprise étant de nouveau là, elle a laissé place à un ciel clair au-dessus de l’entreprise Rugloise, puisque l’entreprise a notamment embauché 28 personnes pour le projet. La rénovation d’outils et le remplacement des machines se sont ajoutées au nouveau laminoir, dans cette entreprise unique en France pour la production nucléaire.
Elle est l’une des entreprises possédant le plus d’employés sur son territoire, l’usine Framatome, anciennement Areva, spécialisée dans le laminage à chaud, va bientôt remplacer son laminoir. C’était une nécessité, puisque l’outil actuel est âgé de 75 ans. Ce projet, dans les cartons depuis plusieurs années, sera définitivement terminé en 2020.
Cet appareil, capable de compresser et d’aplatir des pièces d’usine, augmentera la qualité et la production. Si celle-ci était de 670 tonnes en 2017, elle sera de 800 en 2018, ce qui devrait rester une moyenne dans les années à venir. « En deux ans on a embauché 28 personnes », explique Eric Prudhon, le directeur. L’entreprise devrait se stabiliser autour de 150 employés.
20 millions d’euros
Côté finances, on chiffre le projet à 20 millions d’euros. Le laminoir sera deux fois plus puissant. Cela permettra de moderniser l’outil de production, mais aussi faciliter la manutention des produits, et éviter des déplacements inutiles. La chaîne de production fera en effet 66 mètres de long, sur une surface de 1200 m².
« Quand on va laminer, la pièce ne va plus sortir de ses rouleaux ».
Comme c’était le cas par le passé où la chaîne de production pouvait être fragmentée. Doté de deux ponts roulants, le laminoir aura une force d’appui de 1500 tonnes.
Le remplacement du laminoir est lui un projet d’envergure, pensé depuis plusieurs années. Valérian Chaudron, un ingénieur, a constitué une équipe pour le mener à bien. Une salle de repli a notamment été construite en janvier dernier, et la destruction des anciens bâtiments administratifs a aussi été engagée. La construction d’un bâtiment clos et couvert pour accueillir le laminoir est notamment l’objectif 2018.
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En septembre 2019, le laminoir sera prêt à être testé par les clients, et sera totalement opérationnel en juin 2020. Pour l’instant, le projet est donc totalement dans les délais.
Ce futur laminoir, de par sa taille pérennise l’avenir du site et les emplois. Car si le laminoir actuel casse, des pièces ne peuvent plus être réalisées pour le réparer. D’où l’idée d’en refaire un nouveau. Une entrée pour les poids lourds est aussi prévue. Eric Prudhon se prépare.
« 2019 va être une année charnière pour nous ».